De fait, exposent nos sources, B. Bah, ressortissant guinéen d'une soixantaine d'années, se tient au volant de son taxi-compteur. La recherche de clients par ces temps difficiles où les populations ne sortent quasiment pas de chez elles, angoisse fortement le vieil homme. Secrètement, il prie alors, pour que la journée lui sourit, malgré tout.
C'est pourquoi, lorsque dans le fin fond de Yopougon, sur la route de Dabou, il se fait héler par trois jeunes gens, Bah est tout heureux. La journée a l'air de bien commencer. Enfin, c'est ce que croit le pauvre. Hélas en vérité, il se profile pour lui, un désastreux scénario. Il ne le sait pas encore.
Il est donc tout content, lorsque ces jeunes gens, qui ne négocient aucun arrangement sur le tarif de la course, font valoir leur volonté d'être conduits à Adjamé. C'est donc sans hésiter, qu'il les embarque à bord de sa voiture. Et c'est parti.
Les trois clients, une fois à hauteur de « Gabriel-gare », lui proposent d'emprunter l'ancienne voie de Dabou, comme on appelle cet axe. Ce qu'il fait, sans se soucier de quoi que ce soit.
Mais une fois cette voie empruntée et qui se trouve sur le territoire de compétence administrative de la commune d'Attécoubé, ces clients qui, à la vérité ne le sont pas, laissent tomber leurs masques hideux de rapaces. De fait, en chemin, l'un de ces gars sort soudainement un couteau et somme le vieux taximan de s'arrêter. Et cela, dans un endroit enveloppé par la pénombre totale.
B. Bah, qui réalise qu'il vient de tomber dans un traquenard, ne se laisse pour autant pas faire. Il tente de faire front. Il s'en suit alors une lutte entre les trois agresseurs et lui. Ces derniers, en supériorité numérique, lui portent de violents coups de couteau à la poitrine et au bras. Ce qui lui fait perdre le contrôle de son véhicule qui fait une sortie de route, avant de buter contre une motte de terre.
Les trois bandits en profitent pour s’éjecter du taxi et prendre la fuite. Mais avant, ils n'oublient pas de détrousser la victime de sa pauvre recette évaluée, au moment de l'agression, à la somme de 23 000 F Cfa. N'était-ce de toutes les façons pas leur objectif ? Celui de voler, assurément.
Des passants qui, peu après, découvrent Bah dans un piteux état, en sang, alertent les sapeurs-pompiers. Ceux-ci arrivent et en présence des éléments de la police venus procéder au constat d'usage, évacuent le blessé grave, aux urgences chirurgicales du Chu de Cocody.
Ahou Nazaire KIKIE
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